Nicolas Serve, résident depuis mars au collège Pierre Adt de Forbach, co-construit avec un groupe d’élèves issus de nationalités différentes, une exposition photographique nommée « Selon la vie » sur la question de la frontière mentale et de l’identité. Répartis par binômes, chaque élève est invité à dresser le portrait photographique de la famille de son camarade. Le travail personnel de Nicolas Serve nommé « Step Back », en écho avec celui des élèves, s’articule autour de la fracture entre la ville de Forbach et ses habitants. Voici les teasers présentant les deux parties de l’exposition.


« Les élèves du collège Pierre Adt livrent un travail radicalement différent du mien. Ils racontent leurs vies, leur ville et ont franchi cette frontière si délicate qui s’effrite à l’adolescence et tous les questionnements qui en découlent : qui suis-je, d’où je viens, où vais-je ? C’est aussi l’occasion pour eux de réfléchir au statut d’une image à l’heure des smartphones et de Snapchat : chaque photographie a été réalisée à l’argentique, une pratique totalement inédite pour eux, car le nombre de poses y est limité. Voici le fruit de leur travail encadré par l’équipe pédagogique du collège et moi-même. » Nicolas Serve
https://vimeo.com/338404053

« Ce qui frappe lorsqu’on arrive à Forbach, c’est avant tout l’urbanisme. Une ville toute en longueur à première vue, une enfilade de grandes enseignes, un centre ville, puis une autre commune directement collée à la précédente. Puis on arrive en Allemagne, sans même s’en apercevoir. Je m’y suis installé trois semaines pour m’immerger, m’imprégner du climat qui y règne. Cette ville de 21.000 âmes semble coupée de sa population. Chaque quartier est plein d’énergie dans les corps, les têtes et les cœurs de ses résidents. Pourtant, lorsque l’on prend le temps d’y déambuler, Forbach donne l’impression d’une ville déserte, désertée. Chaque quartier semble vivre en autonomie, coupé de son centre-ville. C’est ce qui est mis en avant dans cette série.
Après cette immersion il m’a fallu un certain temps pour revenir sur ces photographies et me poser la question de leur sens. Sur le terrain on ne se pose pas ces questions, on appuie sur le déclencheur au fil des rencontres et des lumières. Puis vient le moment de réfléchir et de leur donner une direction. Voici le Forbach que j’ai vécu, ni plus ni moins, ni vrai ni faux, entièrement subjectif et basé sur la seule chose qui motive l’acte photographique : l’intuition et le ressenti. » Nicolas Serve

Démarrage de l’exposition le jeudi 20 juin 2019 à la médiathèque de Forbach